vendredi 14 février 2020

Cibole


Bonsoir! Bonjour! C’est difficile ce soir je suis tout courbaturé, j’ai essayé de dormir un peu mais j’y suis pas arrivé, les genoux me font trop mal. J’imagine que c’est normal pour un petit vieux de mon âge… Demain matin on travaille la présentation du centre d’apprentissage santé et rétablissement avec les collègues, on y parle stigmatisation… Semble que cette formule c’est gagnant pour le rétablissement… Samedi, souvenir de ces matins à regarder par la fenêtre de la taverne en me voyant les gars entraient on se retrouvait une bonne gang autour de la table à boire de la bière… À cette époque je savais pas que je deviendrais fou… Je crois que je l’étais déjà… Les premiers mots sont toujours facile à écrire j’ai oublié où je veux aller… Ha oui! C’est le souvenir des rues étroites du vieux Barcelone, le musée Picasso… Une conversation avec un couple de japonais… J’essais de réfléchir sur ma prochaine destination, ce seras l’automne prochain peut-être une casa particular à Cuba, un séjour à LaHavane même si on dis que la bouffe est pas extraordinaire… Je devrais peaufiner mon espagnol c’est toujours préférable de parler la langue du cru… C’est difficile d’écrire le temps torride… Je reviens au goulag occidental, aux milliards de flocons de neige tous différent, j’aimerais que mon écriture sois comme ça… Chaque texte unique… Ces temps -ci je me gave d’image audio-visuelle en pensant à la Granma cubaine, à la mauvaise télévision de l’hôtel… Ce soir y’a de l’action chez la voisine ça circule beaucoup sur la passerelle… Je laisse faire c’est trop froid pour coucher dehors, je demanderais ce qu’ils font ils me répondraient qu’ils ont pas de problèmes que c’est juste temporaire qu’ils sont pas des itinérants, pas eux voyons! Ils vont s’en sortir seul pas besoin d’aide des services sociaux… Bein non! On est pas des trimpes c’est juste qu’on aime pas se faire dire quoi faire… Pis les propriétaires on en veux pas de toute façon on nous refuse tout le temps… Je suis bien loin de mon senti ce soir, je vous raconte toujours la même histoire, j’entends la corne du train dans la cour de triage… Je serais curieux de voir ce qu’elle fout avec tous ces gars chez elle… Souvenir de cette immense solitude des premiers jours de la maladie, on cherchait la compagnie de nos pairs pas pour se rétablir mais pour consommer… Je veux pas retourner là… Ceux qui ont du boulot quel qu’il soit on un fort sentiment de supériorité… Je me souviens je cherchais le normal et je le trouvais jamais toujours déviant, toujours drifter… Quelques mots encore pour cette nuit, avec quelques dollars on peut encore passer la nuit dehors en sifflant quelques bières… Des fois il est un peu tard pour les refuges. Voilà je termine, aller vous cacher… C’est l’épilogue comme toujours je vous remercie d’avoir lu jusque-là!!! J’étire un peu  en croyant que vous allez apprécier. À la prochaine je l’espère!!! Au revoir!!!

Bernard

1 commentaire:

  1. J'ai pris du retard dans mes lectures. Ce texte est dense de souvenirs et de senti. 🌴

    RépondreSupprimer