mardi 12 novembre 2013

Here is something for you and me

Bonsoir! Bonjour! Je vous écris et  je viens de me mettre au lit avec un mal d'estomac.Toujours dans l'exil à deux heures de voiture d'ici ce sont les épinettes du parc de LaVérendrye on est en pleine taïga.Oui! Oui! L'exil, l'exil au milieu de la foule, les renards, l'hiver. J'ai mal à cette damnée âme sibérienne, l'antropologue l'a dis on est en plein goulag, une ville au milieu de nulle part, un port plaque tournante du traffic de drogue en Amérique du Nord. Je cherche quoi vous écrire ce matin c'est certain on est pas au Labrador mais c'est pas si loin y'a pas si longtemps la route se rendait pas à Havre Saint-Pierre en fait je le sais pas si la route se rend là. C'est un peu ça quand on s'évade du goulag on est désorienté le territoire est grand. J'ai mal parce que je perd mon âme et perdre son âme c'est pas avoir des brûlements d'estomac c'est attendre les frères Karamazov quand on sait qu'ils ne viendront pas et quand on ne peux espérer la visite du tzar. Je vous l'écris pas en alphabet cyrilique on est au goulag occidental après tout et pas très loin y'a des réserves amérindiennes. J'ai mal pour ce que les curés ont fait aux enfants autochtones, j'ai mal parce que je mangerais du phoque et du caribou. J'ai mal parce que je suis comme eux exilé sur mon territoire. J'ai mal parce que je suis tiraillé entre l'urbanité et la vie rurale, la vie a chasser l'ours a tendre des collets loin loin des blancs bien pensant. J'ai mal aussi parce que je me prend pour un amérindien que j'ai un problème d'identité. J'ai mal aussi parce que je veux chauffer en brûlant le shack pour ensuite partir en motoneige. J'ai mal parce que moi aussi j'ai sniffé du gazoil et bu du fort. Je pense à manitou à pourquoi on m'a donné ces identités. Je devrais me rendre dans un sweat loge de Kanesatake mais je crains que ça aussi ce soit folklorisé et qu'on me fasse cuire comme une dinde au four. Je veux vous dire que le chef c'est la matriarche, la mère qui comme gaïa conseille et nourrie ses enfants. L'importance des mères pour me calmer et je pense à mes lectrices puéricultrices qui vont faire que les enfants seront beau. C'est la nuit et je me rappelle la messe du dimanche à la réserve d'Odanak. Je me prend pour un amérindien et je vous ai déjà parlé de la réserve mon sang est trouble. J'ai plein de cliché enfant j'avais peur des amérindiens depuis que je fume plus j'ai pas affaire à eux. Je ne peux m'exiler plus loin mes trails sont faites sur l'asphalte et le ciment bientôt les chevreuil traverseront sur la glace du fleuve des îles de Boucherville au parc de la pointe de l'île. Je vous laisse en vous remerciant d'avoir lu jusqu'ici et à une prochaine j'espère!!!
 

Whisky Berny

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