Bonsoir! Bonjour! Je vous écris et je viens de me
mettre au lit avec un mal d'estomac.Toujours dans l'exil à deux heures de
voiture d'ici ce sont les épinettes du parc de LaVérendrye on est en pleine
taïga.Oui! Oui! L'exil, l'exil au milieu de la foule, les renards, l'hiver. J'ai
mal à cette damnée âme sibérienne, l'antropologue l'a dis on est en plein
goulag, une ville au milieu de nulle part, un port plaque tournante du traffic
de drogue en Amérique du Nord. Je cherche quoi vous écrire ce matin c'est
certain on est pas au Labrador mais c'est pas si loin y'a pas si longtemps la
route se rendait pas à Havre Saint-Pierre en fait je le sais pas si la route se
rend là. C'est un peu ça quand on s'évade du goulag on est désorienté le
territoire est grand. J'ai mal parce que je perd mon âme et perdre son âme c'est
pas avoir des brûlements d'estomac c'est attendre les frères Karamazov quand on
sait qu'ils ne viendront pas et quand on ne peux espérer la visite du tzar. Je
vous l'écris pas en alphabet cyrilique on est au goulag occidental après tout et
pas très loin y'a des réserves amérindiennes. J'ai mal pour ce que les curés ont
fait aux enfants autochtones, j'ai mal parce que je mangerais du phoque et du
caribou. J'ai mal parce que je suis comme eux exilé sur mon territoire. J'ai mal
parce que je suis tiraillé entre l'urbanité et la vie rurale, la vie a chasser
l'ours a tendre des collets loin loin des blancs bien pensant. J'ai mal aussi
parce que je me prend pour un amérindien que j'ai un problème d'identité. J'ai
mal aussi parce que je veux chauffer en brûlant le shack pour ensuite partir en
motoneige. J'ai mal parce que moi aussi j'ai sniffé du gazoil et bu du fort. Je
pense à manitou à pourquoi on m'a donné ces identités. Je devrais me rendre dans
un sweat loge de Kanesatake mais je crains que ça aussi ce soit folklorisé et
qu'on me fasse cuire comme une dinde au four. Je veux vous dire que le chef
c'est la matriarche, la mère qui comme gaïa conseille et nourrie ses enfants.
L'importance des mères pour me calmer et je pense à mes lectrices puéricultrices
qui vont faire que les enfants seront beau. C'est la nuit et je me rappelle la
messe du dimanche à la réserve d'Odanak. Je me prend pour un amérindien et je
vous ai déjà parlé de la réserve mon sang est trouble. J'ai plein de cliché
enfant j'avais peur des amérindiens depuis que je fume plus j'ai pas affaire à
eux. Je ne peux m'exiler plus loin mes trails sont faites sur l'asphalte et le
ciment bientôt les chevreuil traverseront sur la glace du fleuve des îles de
Boucherville au parc de la pointe de l'île. Je vous laisse en vous remerciant
d'avoir lu jusqu'ici et à une prochaine j'espère!!!
Whisky Berny
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire