Bonsoir!
Bonjour! Les voisins sont sur la passerelle et fument du pot… Je les entends
discuter sans savoir ce qu’ils racontent. Aujourd’hui j’ai été très ému d’entendre
un extrait du deux cent milles à l’heure de Fiori-Séguin, « ça fait du
bien de se voir ensemble dans un lieu d’espoir, je crois en toé tellement fort
si on chantais encore » Je trouvais ça bon mais je voulais pas perdre la
face j’étais plus Offenbach, ça été de belles années, le centre culturel de
Terrebonne dans l’ancien bureau de poste, ça a pas duré longtemps mais c’était
bien, les étudiants de l’option théâtre de Sainte-Thérèse qui donnaient des
shows, les musiciens de Laval, Saint-François et Duvernay, y’avait beaucoup de
talents là., y’a une lectrice qui va surement se reconnaitre on essayait de
monter une pièce ça a jamais abouti… Je vous écris là-dessus j’ai peur d’être
con, on avait quand même du plaisir bien qu’un peu cruel pour certaine
personnes… À cette époque là ma schizophrénie était pas encore virulente
parfois je crois que je paye pour ces années là… Je suis devenus drifter, je
dérivais et j’avais mal sans savoir comment l’exprimer au médecin, souvenir de
ce médecin vietnamien du CLSC qui m’avait fait une injection dans le cuir
chevelu, de la vrai médecine de guerre. Tout le monde était à sa place, faisait
ses choses y’a que moi qui ne savait pas, ne savait plus. Je dérivais tout ce
qui comptais c’est que je paye ma pension, j’y arrivais pourtant j’ai quitté la
maison paternelle à cette époque là pour me retrouver à Baie-Comeau dans, ce
que j’ai réalisé beaucoup plus tard, une maison de thérapie, trop con pour
rester là et me soigner. Je suis descendus à Sault-aux-Moutons sans voiture,
elle était en panne je l’ai abandonné, j’ai traversé à Matane pour coucher dans
une chambre des résidences étudiantes du CEGEP je vous raconte ça et la douleur
fait surface. Je l’ai certainement déjà écris ailleurs… C’est triste la
côte-nord sous la pluie, c’est gris et je me perdais à regarder le fleuve. J’avais
tout ce lot de souffrance à vivre, je devais payer pour mes médisances. Dehors
j’entends une jeune fille qui parle comme là de L’amour de la pièce qu’on a
écrit et monté. J’ai beaucoup aimé joué, je croyais qu’on y arriverais pas mais
ça a marché, beaucoup grâce à la metteure en scène, une femme d’expérience et
de métier. J’ai de la difficulté à vous décrire mon senti de cette époque, la
descente aux enfers avait commencé ce fut pas long j’ai continué la
consommation pour niaiser un peu au théâtre de la Dame de Cœur à Upton, je me
vois dans la grange avec la décoratrice, il pleut deux hommes inconnus entrent
je crois que c’est pour me tuer… Ils sont finalement partis, je sais pas trop
ce que je faisait là. Je vous ai surement déjà écris tout ça. Je vous remercie
d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Ciao!!!
Bernard
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