Bonsoir!
Bonjour! Me voilà de nouveau. Cette nuit y’a de la brume, j’écoute toujours ce
que dis ma voix intérieure. Je croyais que la nuit étais plus avancée, j’entends
un rire de femme je crois qu’elle est ivre… Une autre qui court après les
problèmes la nuit est pas peuplée par les bons gars. Quand j’étais plus jeune
on sortais pour rencontrer, ma jeunesse s’est étirée et je suis resté
célibataire. Personne pour partager ma vie de cabochon faut dire que la
schizophrénie c’est pas très sexy. J’essais de trouver les mots pour dire
comment j’étais abattus, comment je vivais cette grande solitude dans la foule
des oiseaux de nuit. J’ai vécu avec des femmes mais ça a pas durée, je sortais
toujours la nuit j’avais que des ennuis. La psychose me poursuivais, l’alcool
et la dope voilà ce que ça donnais… Parfois j’étais hospitalisé, trop malade je
savais pas comment me soigner jusqu’au moment où j’ai tout arrêté où personne
ne venait plus cogner à ma porte pour consommer. Je les ai chassé quand j’ai
compris qu’ils étaient pas mes amis qu’ils me faisaient crever. Voilà! Ce sont
des souvenirs de ces mauvaises nuits de ces façons qu’ils avaient de m’emmerder…
Les quais sont dans la brume, les bateaux ont accosté, ils déchargent le vrac
souvenir de ces nuits dans les cales à les nettoyer. Le port, les débardeurs, c’est
l’histoire d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier le long du fleuve. Je pense à
la Canadian Vickers qui construisais des bateaux y’a pas si longtemps, elle est
disparue et le quartier est devenue peuplés d’assisté… Je suis trop jeune pour
avoir connus ça, mon arrivée sur le marché du travail correspond avec la
disparition de ces chantiers. Je pense aussi à cette partie de quartier qu’on a
rasé pour construire le stade Olympique, sans parler de la tour de Radio-Canada
un peu plus au centre dans le faubourg à m’l’asse. La ville est en continuelle
transformation… Cette nuit ça vous dis rien sur mon senti cette chronique, je
vous ai jamais écrit sur le parfum du café le matin, je manque de sensibilité…
Je pense aux regrettés amis qui sont décédés, des gens honnêtes qui m’ont aidé.
Voilà j’ai mangé mon petit-déjeuner… J’essaye encore de revenir à mon senti, je
vieillis, je vieillis je pense au Saint-Esprit… J’espère avoir du courrier ce
matin parfois je crois que j’attends pour rien… J’arrive pas à vous écrire
cette nuit, cette écriture nocturne, c’est un moment privilégié où j’ai pas
trop mal, où j’arrive à une espèce de paix intérieure quand même je suis pas
très zen… Cette nuit mes sentiments étaient à différents endroits. Je veux vous
écrire une belle finale une sorte d’apothéose. Voilà, quelques mots encore, je
pense au théâtre à comment c’est difficile, encore quelques répétitions et on
arrive à la représentation, toutes ces émotions… Je termine, le frigidaire
cesse de ronronner, je salut tout le monde et vous remercie d’avoir lu
jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au revoir!!! Ciao!!!
Bernard
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