Bonsoir!
Bonjour! Encore des mauvais souvenirs à l’époque où je me levais très tôt pour
ma run du journal Montréal-Matin, je la faisais même si y’avait parfois un
chien pas catholique. Ça a mal tourné, je dépensais l’argent du journal pour
acheter des cigarettes et les partagé avec mes chums, j’étais malhonnête le
patriarche avait payé cent dollars, ce qui étais beaucoup d’argent à l’époque,
au superviseur. Je me levais pourtant le matin c’était pas ça le problème,
plutôt mon rapport avec l’argent. J’étais déjà un grand bum c’est comme pour le
jeu scrabble tout le monde dis que je suis bon mais on m’a jamais vu gagné une
maudite game. Ma débâcle existentielle a débuté comme ça, je faisais plus rien
à l’école je fumais des cigarettes et fréquentais la bibliothèque… Très
rapidement ça s’est détérioré je me tenais avec ceux qui faut pas, ça a duré
longtemps au moins vingt-cinq ans dans la drogue et l’alcool pour ensuite
devenir fou, paranoïaque avec un fond de vrai dans ma peur. Je vous raconte ça
et j’ai peur qu’on me lise aux douanes et qu’on me laisse pas passé… Souvenir
de cette douanière qui m’avait interrogé au retour d’un congrès à Milan. Elle a
pas été trop dure quelques questions sur le rétablissement, j’ai répondu ce qu’il
fallait, la vérité, et on m’a laissé passer. Ce matin je participe à un atelier
sur la stigmatisation, c’est toujours intéressant, le stigmate faut croire que
j’en ai un mais comme je disais à l’ami je suis pas près à mettre la faute sur
la société. Y’en a qui sont passé avant moi et ont laissé mauvaise impression
comme on dit « chat échaudé craint l’eau froide ». J’ai longtemps
fréquenté des gens qui avaient toute sorte de préjugé pour eux j’étais un B.S.
un bon à rien je sais pas pourquoi je retournais toujours les voir, il me
faisait mal d’un mal moral, j’ai dû descendre très bas pour prendre conscience
que c’était pas mes gens, c’était pas ma place et le seul à qui je faisais mal
c’était moi. J’y vais plus dans les bistros, après mon passage dans des
chambres à mourir je suis maintenant bien chez moi dans mon logis. La fenêtre
est ouverte j’entends les rumeurs de la ville. Les bars viennent de fermer là
aussi j’y vais plus, la nuit m’a tout dis ce qu’elle avait à me dire,
étrangement je pense au nouveau site d’injection supervisé si vous lisez ceci
et vous vous injectez allez-y au site ça va peut-être vous sauvez la vie. Ce
matin j’ai pris une douche et me suis parfumé j’aime ça… Je connais pas les
noms des drogues qu’on trouve dans la rue et c’est tant mieux, j’ai plus envie
de me suicider… ni de déménager. Quelques mots encore, je sais qu’il y a des
gens qui souhaiterais me voir replonger dans la folie toxique, pas aujourd’hui.
Je termine en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine je l’espère!!!
Bernard
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