Bonsoir!
Bonjour! Je viens de rédiger le compte-rendu de mon groupe d’entraide, juste
cette phrase là ça semble transgresser des interdits, on a pas le droit de dire
qu’on s’entraide, faut toujours tout faire tout seul et quand on s’entraide
faut que ce soit anonyme. Pourtant on est supposé vivre dans une société qui
accepte la différence et respecte les valeurs de chacun. Je suis pas partis sur
une bonne lancée avec ça, mon senti me parle d’humilité. Je pense à ce vieil
écrivain qui me disait j’en parle à personne que j’écris je suis maudit. Il
fait encore jour, j’aime vous rédiger ça chaque jour, je mets personne en scène
que moi, ils ont tous raison et moi j’ai tort, je sais pas pourquoi je devrais
à soixante ans rentré dans le moule. J’essais de dire ce que je suis et comment
je m’en tire. Cette semaine ma grosse face était à la télé, l’idée c’était d’expliquer
comment je vie avec la schizophrénie comment le vieux fou se débrouille pour
malgré tout se rétablir. Parfois j’ai envie d’aller me cacher dans un shack
dans le bois mais puisqu’il faut vivre en société, vivons y ! Quand-même je
suis pas un ermite, il me reste un peu d’instinct grégaire. Je sais il faut pas
se démarquer faut rentrer dans le rang et passé la moppe jusqu’à la fin de ses
jours. Je résiste à ça je vais toujours résister, j’essaye de me réaliser d’une
façon, et je suis pas le premier. Parfois je fais des erreurs avec mon clavier
et ma souris et je ressens ça comme si c’était programmé, c’est probablement
mon inconscient qui parle. Y’a longtemps je parlais de ghetto maintenant je
parle de goulag occidental à cause de l’exil pourtant je ne sais plus où elle
est ma terre, où est mon territoire… Je pense à cette intervenante qui disait
qu’elle préférerais qu’on lui coupe une jambe qu’avoir une maladie mentale…
Non! Mais non! Mais non! Je vie à ma façon y’a personne dans mon studio dehors,
c’est dehors même si parfois je comprends les itinérants. Je me retourne plus
quand je marche pour savoir si quelqu’un me suit. Y’a plus beaucoup d’endroit
où je peux me rendre je suis plus tellement bistro café, mais si jamais vous
passez venez me chercher, je prendrai un allongé c’est bien pour discuter. Ce
soir je me sent tout seul… Je crois plus tellement que je vais faire la
connaissance de quelqu’un, le monde de l’autre me fait peur, l’inconnus pour un
paranoïaque y’a rien de pire. On bosse! On bosse! On bosse et à la fin y’a rien
que quelques bébelles, y’en a quand même qui à travers tout ça on réussis à se
faire une famille moi point de vue familial je suis dans les neurones et les
synapses. Tout ce que je vous raconte là c’est le malheur pourtant je connais
des gens qui sont heureux. Je termine en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!!
Au revoir!!!
Bernard
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