Bonjour!
Bonsoir! Aujourd’hui c’est le brouillard, je suis pas sortis, toujours le
souvenir du chômage dans ma jeunesse, j’attendais Totor le facteur qui livrait
le chèque. À cette époque j’avais pas besoin de grand-chose, je payais ma pension
et le reste passais à la brasserie. Je faisais un peu de ski de fond, je jouais
parfois au hockey d’autre fois c’était la raquette voilà comment je passais mes
hivers souvent y’avais un copain qui m’accompagnais, j’étais jeune et pas
encore fou, la psychose s’était pas présentée. Un automne je suis devenu fou,
je pleurais en cherchant du secours chez les médecins mais je savais pas comment
exprimer ma douleur, ma psychose, ma paranoïa, je disais que j’avais mal à la
tête mais c’était pas suffisant. Le patriarche me disait d’aller voir mes gars
à Sainte-Thérèse là où étais la clinique psychiatrique, je me souviens du
psychiatre noir qui se contentais de prescrire des médicaments sans poser de
questions. C’était toute une histoire pour me rendre là je partais de
Terrebonne en auto-stop… Un moment j’ai cru m’en sortir sans soin mais ça juste
dégringolé dans la psychose paranoïaque. Y’a des bouts dont je me souviens pas,
je voyais le psy une fois par semaine et le temps étais si long si souffrant c’était
difficile. Qu’est-ce qu’il y a à faire avec un psychotique? Je prenais pas mes
médicaments les effets secondaires étaient trop grands. On m’a donc donné une
injection retard… Mais je suis certain que tout ça je vous l’ai déjà écrit,
rien de nouveau… La schizophrénie c’est beaucoup ça, ça bouffe tout votre temps
toute votre énergie dans la peur la paranoïa. Vous faites comme si, mais ça
fait mal toute ces voix, toutes cette folie qui vous emporte. Pas question de
trouver une partenaire, c’est le degré zéro de l’amour, trop malade pour s’aimer
comment en aimer un où une autre? Je vous parlerai pas de ces longues attentes
à l’hôpital, de ces départs en ambulance, j’avais pas vraiment le choix quand
je téléphonais où demandais quoi faire on me disait de me présenter là, même
les policiers disaient ça. Maintenant je me rétablis, les visites à l’urgence
ont cessé, les bruits et les mots sont pour moi de la vie. Je me cogne plus la
tête, vous voyez en ce moment je réalise que j’aime vous écrire… Lentement il
commence à faire noir, les gens rentrent à la maison, je dis merci à tous les
employés d’hôpitaux, si ce n’étais de eux je serais pas là pour vous écrire et
je demande à tous ceux que j’ai fait souffrir de me pardonner, tout mes proches.
Semble que ça en prend des deux bords de la clôture, les préposés, les
infirmières et tout le personnel sur un bord et moi j’étais de l’autre bord, un
malade, un soigné et je crois que ça va rester comme ça dans l’hôpital virtuel.
Voilà! Je vous remercie d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au
revoir!!! À bientôt!!! Ciao!!!
Bernard
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