Bonsoir!
Bonjour! J’ai à peine dormis, je suis déjà à propos pour vous écrire, comme
toujours je rêve d’aéroport, d’avion et de San Francisco, ce matin j’ai une
réunion de mon groupe d’entraide… En voyage je devrais être capable de vous
produire un blog à partir de ma tablette. Lentement je vous écris, je cherche
une autre posture que la personne en rétablissement, je viens de terminer mon
café. Je pense aux pairs qui ont une maladie mentale et qui sont dehors sans
abri, avec la maladie, la paranoïa ils ont confiance en personne et vont errer
dans le froid dans la nuit, y’en a plusieurs qui sont pas affiliés à une
ressource à un hôpital… Pas question de s’endormir dehors on peut mourir d’hypothermie. Quand même on veut pas voir personne, pas les
entendre, juste la paix où ce qui lui ressemble et on marche et marche à se
défaire les pieds à Montréal on parlait d’un Nouveau Dernier Recours ce sont
des nuits pareilles qui réveillent notre interlocuteur invisible. J’écris ça en
pensant à l’ami qui passe parfois devant chez moi et qui gueule après son « ami »
imaginaire, y’a longtemps que je l’ai vue il s’est laissé pousser la barbe et
marche moins rapidement, je suis toujours conscient que ça pourrais être moi…
Si j’arrêtais de prendre mes médicaments, que je payais pas le loyer. Semble
que plus longtemps on est dehors plus c’est difficile de réintégrer le « monde ».
Il neige pas, tout ce qu’il y a c’est l’asphalte et le ciment froid à pierre
fendre. J’entends certains d’entre vous qui ont encore quelques dollars et vont
passer quelques heures dans un bar pour après je ne sais pas… Pas question de
parler on t’amène une bière et hop! Fichez moi la paix… Dehors tu est assis tu
somnole et tu combat pour ne pas t’endormir. Tes cachettes sont connues des
travailleurs sociaux, non tu veux pas y aller au refuge, un hot-dog à l’autobus
peut-être mais pas plus, juste une petite pause dans le froid. Tu pense à rien t’a
même pas de regret, t’attend juste le jour… Mais non tu partiras pas pour
Vancouver, là-bas tu serais encore plus pauvre, ici on t’a offert un logement
sans compte à rendre mais tu le sais bien, ils vont entrer chez toi quand tu
seras pas là et déplacer de petites choses pour te torturer, tu préfère rester
dehors, la rue… Tu va en trouver d’autre cachettes des appartements déglingués
où tout le monde consomme, je le répète non et non j’irai pas au refuge je vais
m’en sortir tout seul, il feras pas toujours froid, je reste réveillé je veux
pas tomber en hypothermie. Je suis pas un citoyen, cette nuit j’ai la police
sur le dos parce que je veux pas m’abriter, une fois rentré là-dedans on en
sort plus et j’y tiens pas. Voilà! Je termine avec la chute. Je vous remercie
de m’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!!
Bernard
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