Bonsoir!
Bonjour! Je vous écris en toute liberté pourtant je me sens quand même
prisonnier d’une forme de langage. J’aimerais en réinventer un mais le risque c’est
l’incompréhension, l’idée c’est pas de glisser un néologisme ici où là mais de
réformer la langue en faire une espèce de poésie permanente réjouissante. Je
vous écris ça et je pense à l’Étal Mixte de Claude Gauvreau qui allait vers la
poésie pure. Y’a aussi le Ulysse de James Joyce qui lui a pris quinze ans à
réinventer son langage. Dans mon écriture pour l’instant tout est trop clair j’arrive
pas à me placer dans un état inventif… Je pense aussi à Artaud mais je crois
que je suis dans le champ, pas le lexical mais la prairie de l’ignorance… Ce
sont quelques fous de génie qui seraient mal accueillis aujourd’hui dans les
chroniques journalistiques littéraires, on en a que pour la poésie claire. Je
prétends pourtant… Faire savoir en quelques mots et se tenir loin du
formalisme, je crois que les quelques auteurs que je viens de vous nommer
étaient tous formalistes. Moi j’ai pas la science pour m’attaquer à la forme j’y
vais plutôt pour le fond mon senti. Je sais ça ressemble à de l’écriture d’abrutis
mais c’est la mienne avec toute la difficulté de nommer émotivement… Les seuls
qui utilisent un nouveau langage ce sont les schizophrènes mais ils me blessent…
Je vais donc vers mes semblables qui se rétablissent mais qui dans la société
occupent toujours un milieu psychiatrique, l’asile n’a plus de murs on y dort
plus mais vous restez fou de huit à quatre pour le reste c’est qu’une vie
ordinaire qui utilise le téléphone pour dire son angoisse, ses pensées
mortifères, ici faut faire attention à comment on s’exprime on pourrait vous
juger près pour la mort. La folie suicidaire puisque c’est de ça qu’il s’agit
en a inspiré plusieurs. Je crois qu’ils étaient psychotiques et en avaient
assez du malaise, de l’incompréhension. Ils avaient le désir de nommer l’innommable,
le tabou mais n’y sont pas arrivé, dans une publicité le psychiatre sur un ton
péremptoire dis que le suicide est pas acceptable… Je suis loin de mon langage
du début. J’essais de comprendre pourquoi les gens se tuent. Peut-être qu’avec
un nouveau langage on en viendrait à une compréhension plus précise de ce qui fait
chavirer… Quoi que j’entends ici ces débâtisseurs de phrases, ils me font peur…
Voilà! Je peux dire que cette nuit c’est
mon senti littéraire. Je me consacre à écrire sur cette machine en pensant à
Gutenberg… Je sais pas si un jour ça deviendras de la littérature. Toujours les
mêmes questions, le personnage de Victor Levi Beaulieu dis « on le sait
jamais avant mais toujours après! » Voilà, j’arrive à la chute, à la
conclusion, quelques mots encore pour bien terminer, comme toujours je vous
remercie d’avoir lu jusque-là, j’ai pas de surprise pour la fin. J’y met les
mots que je peux. À la prochaine j’espère!!!
Bernard
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