Bonjour!
Bonsoir! Le climatiseur s’est arrêté chez moi c’est pas trop humide… Je cherche
quoi vous raconter, ce matin je parlais avec mon voisin de mon prochain départ.
Je pense à l’Argentine pour cet hiver… J’irais bien en Europe, en France encore
le printemps prochain, mais les feux, les inondations et les transports sont
perturbés. Rome peut-être… C’est étonnant d’entendre tous ces klaxons devant chez
moi. Cet après-midi je fais pas la sieste, j’ai souvenir de l’autobus à Madrid
qui m’a déposé à l’hôtel sans que ça me coute un sous. Je sais pas pourquoi je suis si ému aujourd’hui.
Je laisse le climatiseur démarré automatiquement. Je pense au Prado, à Goya, l’Espagne
c’est aussi une grande culture. Y’a longtemps que j’ai plus ce grand sentiment
de solitude, je sais que vous êtes tous là. Souvenir de ces longues journées à
attendre à l’urgence de l’hôpital pour faire soigner ma maladie mentale,
maintenant j’y vais plus j’ai pas besoin, je me rétablis et c’est grâce à vous
tous… Le climatiseur viens de démarrer, je préfère ça aux corridors humides de
l’hôpital… Je sais, je sais vous pensez souvent à Émile et à l’asile mais
aujourd’hui les poètes vivent dans la ville. L’hôpital c’est pas un lieu de
littérature quoi que l’institut se prête au jeu. C’est difficile de décrire le
rapport entre la santé mentale, la psychose et la poésie… J’ai toujours le
souvenir des hommes de lettres à ce qui s’appelait Saint-Jean-de-Dieu, ça
toujours été plus facile pour les soignants d’écrire, les soignés étaient
souvent si ce n’est tout le temps, désemparés. La douleur, le désarroi c’était
l’expression des psy le discours on le laissait rarement dans la voix des
patients, on préférais je crois ce qu’ils appellent l’occupationnel pas
question de vous trouver une philosophie, les québécois ont toujours préférés
les cols bleu aux poètes. Les éboueurs aux scribouilleurs d’où je viens les
plus scolarisés sont professeurs ou ingénieurs pas question d’être docteur…
Avec l’âge, la retraite le désir d’étudier disparait, j’y vais à ma façon à ma
manière, j’aime pas le mot autodidacte… C’est toujours le discours de la « bonne
job » moi je déteste ça, j’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais…
Dehors une voiture freine ses pneus crissent et moi je m’amuse à vous écrire.
La folie, la maladie m’a fait travailler plus que n’importe quelle job, je
mérite la retraite. Je veux pas tout recommencer, pas rechuter c’est la mort
qui m’y attends. Encore! Je reviens à mon sujet de prédilection, je vais
essayer de me rétablir aujourd’hui, ce seras ça de fait. Voilà! Je prends tout
mon temps, j’ai souvenir de ce sympathique prof de cégep qui m’a dit que j’avais
une voie et une voix, c’est un de ceux qui m’a sauvé la vie. Écrire! C’est à ça
que je m’adonne beaucoup avec plaisir. Je cherche une bonne chute pour
terminer. Je vous remercie d’avoir lu jusque-là!!! J’ai presque finis. À la
prochaine j’espère!!! Au revoir!!! Ciao!!!
Bernard
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