Bonsoir!
Bonjour! Je viens de rentrer, les transports en commun était pas bondé c’était
pas trop rock’n’roll. Je cherche à vous dire ce soir, oui vous dire vous qui
êtes là et qui lisez, pourtant vous êtes des inconnus, y’a que moi et mon
senti, cette langue mêlée qui s’arrête à tout bout de champs, on est pas à la
campagne mais plus dans le champ lexical… Je veux faire mon smart, c’est pas
nécessaire… Un mot, tendresse, voilà de quoi j’aurais besoin… Je sais! Je suis
un homme personne va me bercer, je suis un homme carencé parfois j’ai de drôle
d’idée… Je suis vieux sans scolarité, je transpose pour dire que je suis pas
éduqué, ça me donnerais quoi à soixante ans, le temps passe je donne ce que je
peux. Non! Non! Vous êtes pas tous des
inconnus, y’a des amis des frères et des sœurs qui prennent du temps pour moi,
je l’apprécie. Je veux pas me dénigrer ce soir, je crois que je fais de bonnes
choses. Ai ouvert un sac de chips, comme disait l’autre, « je voudrais pas
crever » me suis servis un verre de boisson à l’orange, parfois coin
Saint-Laurent et Sainte-Catherine y’a une grande solitude, solitude d’un
quartier qui n’existe plus, d’un red light disparus. Ça pas de sens ce que je
vous écris, je ne suis plus un jeune homme, je crois que ça fait deux fois que
je vous l’écris… Parfois j’ai cette urgence d’écrire comme si après le monde
allait changer. J’écris jamais sur les drames internationaux, c’est toujours
moi qui dois s’améliorer, moi qui dois donner. Y’a surement pas beaucoup de
texte sur la vie d’un schizophrène nord- américain en rétablissement… Ça fait
un moment que j’ai pas eu d’hallucination et c’est tant mieux aujourd’hui j’ai
pas eu besoin de vérifier c’est une bonne chose. J’essaye de dire dans une tonalité
qui est la mienne, les connaissant vont se faire une carrière, moi c’est l’écriture
qui prends ma vie… Je crois que dans tout ce que je fais l’important c’est d’être
là, présent et attentif. Aujourd’hui j’ai lu et joué, je crois que ça été
apprécié. Ce soir c’est un beau grand soleil qui se couche, mercredi les mamans
rentrent à la maison après être passés à la garderie. J’ai pas connus ça la
garderie je suis trop vieux on commençais en première année… Je pense aux
snowbirds de la Floride, parfois je m’ennuis j’aimerais ça les voir en vrai. J’aurai
peut-être cette chance là bientôt, je pense aux familles de mes nièces
puéricultrices, à la jeune fille qui est malheureusement malade. J’espère qu’avec
l’arrivée du printemps tout ce beau monde là va revenir en santé. Ce soir je
vous ai à peux-près dis mon senti, comment parfois je suis désemparé et j’écris
pour écrire. Vous êtes très patient avec moi, merci, je vais essayer de vous
faire une belle finale, une conclusion des familles. Merci d’avoir lu
jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au revoir!!!
Bernard
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