Bonjour!
Bonsoir! Aujourd’hui je me sens bien. Je vous écris sur All Blue
de Miles Davis j’essais de suivre le rythme. Pense à toutes ces années passées
dans les clubs, parfois du jazz, parfois d’autre musique. On entend plus le
crissement des disques comme à l’époque des trente trois tours. Les aiguilles,
y’avait celles des gramophones et celles des seringues pas beaucoup de génie là
dedans. Ça sent le souffre, je sais pas pourquoi… Samedi, tranquille et serein,
le jazz de Miles Davis c’est du cristal comme du verre aux mille reflets. Y’a
des chefs d’œuvre qui ne vieillissent pas, je saurais pas vous écrire ce que ça
évoque pour moi à une époque le jazz grouillait à Montréal. Je pense au Esquire
show bar, je l’ai connus à sa fin. Je me vois à quatorze quinze ans marchant
seul sur la Catherine un peu dépressif et me questionnant, j’entrais dans un
bar vide au sous-sol d’un édifice et je commandais une bière déjà là j’étais
alcoolique, la descente fut longue… Les jeunes filles étaient toujours par
deux, j’arrivais pas à choisir, je pense que ça a contribué à ma schizophrénie
faut dire que quand je buvais avec leurs chums, elles appréciaient pas elles me
rendaient la pareille je crois. C’est un après-midi Miles Davis, là ce qui joue
c’est Ascenseur pour l’échafaud, du génie pur. Cette musique c’est
aussi vieux que moi mais ça reste actuel. Je cherche de Paris où de New-York
laquelle étais la plus jazzé, quoi que le jazz c’est très américain. Je suis
loin de mes émotions aujourd’hui, souvent la musique était tellement énervante
ça vous forçais a consommer, sans parler du brou ha ha des discussions à chaque
tables. Je pense au style de vie de Miles Davis, à cent mille à l’heure dans
des voitures de luxe et tout ce qui va avec quelqu’un qui a beaucoup d’argent
pour s’amuser. Je peux pas vraiment vous parler de ça j’ai jamais été riche
dans mes années de consommation je fréquentais des clubs de troisième zone si
on peux dire. Maintenant j’ai une légère migraine, je pense au vilain jeu de mot.
« Mon gourou m’a rendu fou, maman, maman, maman, ton fils passe un mauvais
moment, Maharashi Mahesh Yogi »-Jean-Pierre Ferland. Dehors dans le goulag
occidental, la neige a fondue, y’a un peu de soleil et moi je suis pas trop
irritable. Non! Non! Je retourne pas à New-York pour voir des shows, tout le
monde le sait c’est une bizzness, les verres coûtent chers. Lentement je vous
rédige une sorte de blog où je parle pas trop de mon monde intérieur, faut
parfois s’en éloigner pour mieux y revenir Quelques mots encore, je respire par
le nez c’est un bon moyen de couper l’angoisse. J’ai plus tellement envie de
traîner dans les bistros, quand je suis seul je reste chez moi. Maintenant je
termine vraiment, c’est la partie la plus difficile, je vous remercie d’avoir
lu jusqu’ici!!! À la prochaine j’espère!!!
Bernard
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