Bonsoir!
Bonjour! Je vous écris de la nuit de vendredi à samedi. Hier soir j’étais
plongé dans un épisode de paranoïa intense, c’est le week-end. J’ai beaucoup
marché c’était bien… Je regarde mon guide de San Francisco, il est bien fait, j’ai
hâte de voir Haight Ashbury le berceau des hippies. Encore sept mois d’attente
bientôt je vais contacter l’amie agent de voyage. Hier ma paranoïa me faisait
croire que la voisine et ses amis étaient des soldats en civil engagé pour me
surveiller. C’est dingue… Viens d’écrire à l’amie pour donner des indications
pour mon séjour à San Francisco. Dehors les voitures passent et on entend de la
musique. Hier j’ai monté une pente, je suis capable de le faire, c’est un long
week-end. J’ai marché sur la rue Rachel… Je crois que la confirmation du voyage
c’est trois mois avant… J’ai pas pensé d’indiquer que je voulais une assurance,
je veux aussi savoir à quelle heure on s’enregistre à l’hôtel. Cette nuit j’ai
dormis un peu, en ce moment je mange des croissants. L’époque du transport de
matériel de band musical est terminé, l’encartage de revue ça aussi je le fait
plus. En fait y’en avait un peu mais on préparait surtout les revues pour la
poste… Je pense à cet élu français qui disait que rester à l’heure normale
allait permettre aux gens de s’arrêter au bar après le boulot, non mais! Qu’est-ce
qu’on peut entendre! Souvenir d’enfance, un retour du Lac-Saint-Jean où on
trouvait monotone la route, quelques maisons clairsemées des villes et des
villages minuscules on avait toujours hâte d’arriver dans l’agitation
montréalaise pour moi y’avait tant de choses à voir. Le climatiseur est arrêté,
je viens de le démarrer… Je sais l’écriture c’est pas sur la quantité mais
beaucoup plus sur la qualité. Je pense à mon départ de la maison du patriarche
y’a longtemps, ce qui aurait été étonnant après coup c’est qu’il ne se passe
rien. Je ne hurle plus, parfois dans ma détresse j’ai envie d’aller me promener
nu dans la rue. Je pense que c’est ça qu’on appelle l’aliénation. Hier j’ai regardé
le match de football, Montréal a gagné, je suis maintenant dans la vraie nuit,
c’est difficile de rester éveillé, l’angoisse a sombré, les murs ne parlent
pas. Je veux pas déranger avant, souvent, j’appelais une ligne d’aide
maintenant j’en ai moins besoin mais j’hésite pas à le faire… Samedi est là, je
vois les mamans et les papas qui s’occupent de leurs bout-de-choux… Je me
rappelle dans mon enfance y’a rien que j’aimais plus qu’aller faire les courses
avec la matriarche surtout l’allée des boîtes de céréales colorées. J’essaye de
me souvenir quand la peur s’est emparée de moi. Je crois que j’ai toujours été
peureux, j’aimais pas les étrangers. Voilà! J’ai presque terminé, je vous en
aurai livré une autre cette nuit. Encore quelques mots, toujours les mêmes, je
termine comme toujours en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!! À la
prochaine j’espère!!! Au revoir!!! À bientôt!!!
Bernard
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