Bonsoir!
Bonjour! C’est la nuit, j’ai dormis un peu. Toujours souvenirs de ces angoisses
que je passais dans la fenêtre du salon quand vous tardiez à revenir d’une
sortie. J’avais peur d’être abandonné. C’était long et douloureux, j’avais rien
d’autre a faire qu’attendre et guetter les automobiles qui passaient. Je sais
pas ce que j’aurais fait si vous nous aviez abandonné, j’étais vraiment
désemparé, chaque voitures qui passe devant chez moi me rappelle cet état
anxieux, j’étais déjà malade… Quand finalement vous arriviez, j’étais même pas
soulagé, j’allais vite me coucher de peur de me faire gronder parce que j’étais
resté debout. J’avais l’affect déglingué un grand besoin d’être rassuré. Ça n’arrivais
pas. Le lendemain matin j’étais heureux de voir que vous étiez là en un
morceau. Je peux dire que je veillais sur mes frères et sœurs. Je crois que c’est
là que j’ai découvert être incapable de nommer ce que je vivais émotivement, d’avoir
les bonnes émotions à la bonne place. C’est mon senti de l’époque, je me
sentais tellement seul… Je vous raconterai pas cette difficulté que j’ai eu à
quitter la maison paternelle, j’avais peur je voulais pas partir… Je suis
devenu ce qu’on appelle un itinérant. Je couchais sur le sofa de qui voulais
bien m’accueillir. L’angoisse, l’anxiété c’est d’une lourdeur on arrive pas à s’en
défaire sans parler de la maladie avec laquelle on est obligé de vivre et qui
littéralement nous paralyse. Cette nuit les voitures passent et j’attends plus
personne. Je suis vieux et je reste chez moi… Je suis toujours à me demander
comment je fais maintenant… Je prie, je prie je crois pas que pour moi il y ais
d’autre façon. Viens de manger un muffin, et je me suis préparé un café. Je
suis heureux c’est toujours des nuits tranquilles dans l’édifice. Les gens
semblent avoir compris qu’on a pas besoin d’entendre de la musique à
haut-volume. Je cherche les sentiments
que j’avais à coucher sur le sofa des copains, à comment parfois j’écoutais de
la musique sur le walkman pour éviter d’entendre les sarcasmes d’une
co-locataire, moi j’étais pas locataire je payais rien. Ça longtemps été comme
ça, je déménageais au six mois, de logement à sofa, ça été long avant que je
comprenne… Je souhaite cette dérive là à personne, j’aurais peut-être pu
apprendre si j’étais resté à l’école. Toujours le souvenir du patriarche qui me
donne quelques dollars pour aller à la brasserie. Je pense au barbu à l’âge qu’il
aurais maintenant, il est probablement décédé… À un moment je me suis calmé,
les parents partaient camper avec leurs roulottes et j’avais la maison pour moi
seul quand même l’angoisse est revenue seule… Tout à coup cette nuit y’a un
parfum de viande grillée portugaise ça sent bon… Moi quand je pars y’a personne
qui m’attends. Je vous ai tracé le portrait d’une époque de ma vie. Je termine
ici en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au
revoir!!! À bientôt!!! Ciao!!!
Bernard
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