Bonsoir! Bonjour! Encore debout la nuit, j’arrive pas à
dormir. Le climatiseur fonctionne très bien, ce matin j’y vais avec un voilier
à Trieste sur l’Adriatique. Je pense au camarade navigateur je crois que ça lui
plairais. J’ai pas sommeil, je crois que
c’est le nombre de dodos qui me reste avant mon départ. J’espère que vous
confondez pas l’Italie avec l’Espagne, cette nuit y’a une excellente odeur de
café. Hé oui! Barcelone bientôt si il fait aussi beau que lors de mon voyage à
Washington ce seras extraordinaire. Je reviens souvent avec celui-là c’est mon
dernier et j’ai adoré. Je pense à la copine d’un de mes anciens boss, comment
elle voulais pas socialiser avec moi, je la comprends je l’insultais dans mon
délire alcoolique. C’est loin tout ça mais je me souviendrai toujours comment j’étais
con en tout cas assez pour déménager au mois de janvier. Vous voyez maintenant
je traine plus dehors la nuit, je préfère vous écrire https://www.youtube.com/watch?v=5cYj0LLUH94 voilà une belle chanson que je dédie à mon
capitaine. Ce week-end il naviguait de Beauharnois à Lévis… Je pense au Banquet
de la mémoire à comment ça été une belle expérience de jeu et d’écriture. Cet
après-midi on fait un brainstorming sur l’idée d’installer un lieu de vie
sociale dans l’ancien casse-croûte de l’institut. Cette nuit je suis toujours
debout, un lieu de rencontre c’est pas bête je crois que ça rend les soins plus
humains. C’est toujours étonnant de voir comment on répète les mêmes
expériences et comment les résultats sont différents. Un psychiatre chercheur
me signalait comment les sœurs à l’époque faisais faire de l’art dramatique au
patient, il croyait que je le savais pas. Les fous crient moins au secours
depuis qu’ils reçoivent un chèque et sont parké dans des HLM… Je me trompe
peut-être l’anonymat et la solitude des grandes villes font parfois mal, l’institut
à maintenant un beau nom mais la folie et les stigmates sont toujours
douloureux, douleur d’être rejeté parce qu’on ne veut pas s’associer à ces gens
différents mais pas tant que ça. On ne peut dire aux gars qui fréquentent la
Maison du Père et l’accueil Bonneau qu’en d’autre temps ils auraient été
interné à l’asile. La folie est sortie de l’Hôpital un peu en même temps que la
création des groupes de douze étapes, c’est un lieu pour reconnaitre et
accueillir la souffrance. Se reconnaitre aussi à travers l’autre. Mais y’a
toujours des gens qui souffrent et fréquentent ce qu’on appelais à l’époque des
drops in je sais pas si ça existe encore… Après avoir libéré les fous il faut
maintenant les rendre responsables c’est pas une mince affaire… Quand je
fréquentais l’aile psychiatrique je cherchais à me protéger, à me cacher et
même là j’avais peur, paranoïa… Je vais quand même un peu partout, c’est pas une
cure géographique, je ne fuit rien. Je termine là-dessus en vous remerciant d’avoir
lu jusque-là!!! Quelques mots encore vos commentaires sont bienvenus. À la
prochaine j’espère!!! Au revoir!!!
Bernard
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