Bonsoir!
Bonjour! Cet après-midi je suis fatigué… J’ai reçu un appel de mon agent de
voyage. Je vais partir l’automne prochain ça va me permettre de profiter de l’été.
Je vous dis pas tout de suite où je vais c’est pas encore officiel. J’ai beaucoup
aimé vos commentaires sur mon dernier texte. Je me prépare un café. C’est une
fin d’après-midi ensoleillée, je pense à cette femme qui me servait au
resto-pop et qui a laissé tomber l’assiette quelle me donnait. Je crois qu’elle
avait peur de moi je sais pas pourquoi. Si jamais elle me lis je lui demande
pardon pour quoi que ce soit qui lui a fait mal. Je suis à bout, parais que ce
que j’écris ça peut aider… Je me laisse aller, je vous parlerai pas de théâtre
j’ai des lecteurs qui en connaissent beaucoup plus que moi. Pour l’instant on
prépare un banquet de la mémoire, une sorte de lecture actée, on va jouer à l’auditorium
de l’institut… Je crois que je me répète. Je suis tout mêlé dans mes
implications et mes rendez-vous… Je suis irrité, j’ai inscrit une date et une
heure mais je sais pas pourquoi, je téléphonerai lundi pour préciser, je crois
que c’est une préparation pour parler de rétablissement avec mes pairs. Je
pense à mon lecteur professeur d’histoire de l’art qui aime bien quand je
commente les œuvres d’art que je photographie. Je pense au cheval bleu, une
effigie du cheval de trait fabriqué à Trieste qui représente « le Fou »
produit dans les ateliers que Basaglia encourageait et qui est sortis dans la
rue avec les artistes, pour éviter l’abattoir et célébrer la fin de l’hôpital
psychiatrique à Trieste. C’est peut-être pas très clair pour vous mais c’est à
cette époque qu’on a commencé à parler de psychiatrie citoyenne, de pleine
citoyenneté dirait-on ici. Oubliez pas qu’ici votre humble serviteur est un
esprit mêlé… C’est le cheval bleu qu’on a trainé dans la rue pas Basaglia… J’essaye
de vous en pondre un petit rapide ce soir, mais ça marche pas je suis fâché
parce que je suis tout mêlé dans mon agenda. Je sais pas pourquoi je me
dépêche, j’ai tout mon temps. Le café m’a réveillé, dehors c’est grand soleil!
Youpi! La lumière est réjouissante comme ça avant la nuit, on entend les
mouettes qui crient… À Trieste en Italie, mes pairs travaillent dans des coops,
on y produit des vêtements à partir de tissu recyclé, disons que j’aimerais pas
travailler là, ça reste une shop et je les déteste. Je me rétablis bien que je
vais de temps à autre faire mon tour à l’institut, pas pour y être hospitalisé,
n’y consulté, mais pour aider avec mon « savoir » expérientiel. Y’a
beaucoup d’orgueil dans ce que je vous écris ce soir que voulez-vous j’ai pas
le sens de l’humour, je reste quand même votre humble serviteur et vous
remercie d’avoir lu jusque-là!!! A la prochaine j’espère!!! Au revoir!!! À
bientôt!!! Arrivederci!!! Ciao!!!
Bernard
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