Bonsoir!
Bonjour! J’arrive de l’institut universitaire de santé mentale de Montréal. J’écris
ça je sais pas si ça se nomme encore comme ça. On m’a bien dressé c’est moi qui
se rend à l’asile quand on me le demande. Je devrais pas écrire ça, c’est stigmatisant…
La dernière voix que j’ai entendu aujourd’hui ça disait « shit house »
j’ai pas vérifié parfois y’a des personnes avec qui je suis gênées. Voilà où j’en
suis ce soir… Me suis préparé un souper, ça me fatigue d’entendre cette voix…
Je pense à l’agent de voyage égyptienne orthodoxe, ce sont des jours difficiles
pour elle. Ce seras pas fort ce soir ce texte, je pense qu’ils vont nous
écoeuré longtemps avec la légalisation de la marijuana, pour moi c’est de la
merde, de la substance à psychose… J’ai passé tous mes souvenirs, je pense à
cette mère de famille de Cantley qui s’est bourré dans le sirop d’érable,
pourquoi pas? Moi ce soir je suis un pauvre fou dans la solitude… J’aimerais
bien encore arriver à vous écrire. J’ai besoin de compassion, je sais bien que
mon état d’esprit dépend de moi… Je m’arrache le cuticule d’un ongle, ça saigne…
Ce soir je suis battu, si ce n’est abattu.
On est que mardi, les journées passent quand même vite. La télé est sur
les actualités, tranquillement je prépare mon voyage… S’t’une maudite bonne
idée de se bourrer dans le sirop d’érable quand on file pas au printemps, je
viens de le faire… Je pensais qu’il y avait du hockey à la télé ce soir, mais
non! Je regarde dehors la neige est toute fondue, dans le parc ça semble
vouloir verdir, quand on sort de l’asile on rentre chez soi et on espère que
les voix vont se taire. Je le répète encore je suis un drifter, je dérive
lentement dans le goulag occidental. Je me pose la question comment on fait à
soixante ans pour savoir où on va? Je crois que je vais où les mots m’amènent
en tentant d’être poétique… On m’a encore demandé aujourd’hui si j’écrivais
toujours des poèmes, j’ai répondu que j’écrivais mais pas de la poésie, que c’était
difficile comme genre… Bon! Trève de considération littéraire, ce que j’écris c’est
numérique et ça pas de nom. Je pense à Léo Lévesque, je sais pas ce qu’il
est devenus, il est peut-être encore en prison, quand j’ai rien à écrire je
pense à ce vieux bum… J’ai pas envie d’aller lire dans un bar, c’est trop
risqué et je suis trop vieux… Lentement la nuit arrive. Je trouve pas la façon
de terminer, les voitures passent ronronnant, je pense au Challenger de mon
lecteur de Deux-Montagnes. La voisine fume et tousse peut-être des substances
illicites. Moi tout à coups j’éternue, les hommes de lettres sont presque tous
maintenant chroniqueurs à la télé. Bon! C’est assez j’en ai assez écris pour ce
soir. Je termine en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!!
Au revoir!!!
Bernard
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