Bonsoir!
Bonjour! Ce soir je vais être franc avec vous je m’ennuis. J’ai des gros
cravings mais j’ai pas envie de retourner dans le monde de la consommation. Je
demande à ma force supérieure de me protéger. J’essais de me rappeler où j’étais
l’an passé… C’est un jour à la fois, je veux pas pogner le bord de la rue. Je
dis une prière ce serait pas drôle une rechute, il est un peu trop tôt pour la
débâcle, le fleuve et les rivières sont à peine gelés. Moi c’est justement pas
ça que je veux être gelé, je veux garder toute ma tête. Ça fait un bout de
temps sans alcool et sans autre produit, j’ai pas envie de me descendre plus
bas que je suis. Lentement la nuit s’en viens et je crois que les journées
rallongent. Je pense aux bons parents que vous êtes et à ceux que j’ai
rencontré dans mes brosses ils étaient dégueulasse juste d’amener un enfant de
trois quatre ans à la brasserie on fait pas ça! Ce soir les gens rentrent à la
maison y’en a qui ont pas fait le pont. Je pense à la violence de l’alcoolique,
je sais je l’étais en paroles et en actes et après c’était la psychose et l’inconscience…
Je me faisait renfermer pour une semaine dans l’aile psychiatrique et j’avais
pas ma leçon pas si tôt sortie que j’avais une bière à la main, j’ai gâché ma
vie comme une moppe qui danse à gogo. Y’a longtemps que j’avais plus de
plaisir, schizophrénie et co-morbidité, je sais qu’aujourd’hui on préfère
parler d’épisodes psychotiques. C’était long et triste beaucoup plus triste qu’aujourd’hui.
Dans l’aile G les patients me disaient souvent que j’avais pas d’affaire là, on
croyait que j’étais étudiant, pourtant… Attendre, attendre devant une
télévision brouillée que le psychiatre passe pour me donner mon congé, j’avais peur de rester là pourtant les
lieux physiques de ma folie sont pas importants où que je sois je reste fou
mais j’essais de me rétablir en étant responsable de ma pleine citoyenneté.
Vous croyez peut-être que je m’apitoie, je suis pas un saint je vous raconte
pour pas que d’autre tombent dans le même piège. Ça fait des années que j’ai
pas été hospitalisé, me souviens de mon état à mes retours à la maison, sortir
était presque aussi difficile que d’y rentrer. Je vous raconte pour me souvenir
pour pas recommencer. Je ne dénie plus rien, je suis malade et je me soigne je
prends mes responsabilités. Vous pouvez m’appelez la soucoupe si vous voulez
mais au moins je suis pas enfermé. Je suis désolé de pas pouvoir faire de
cadeaux à tous les enfants. J’en ai deux pour les enfants de la puéricultrice
de Cantley. Là je sais je me répète, je vais essayer de prendre ça avec
sérénité. Ce soir si vous savez pas trop quoi faire faite une prière pour moi.
Merci d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au revoir!!! À
bientôt!!!
Bernard
Très beau texte!
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