Bonsoir!
Bonjour! Encore quatre dodos et je prends l’avion pour la France. Je suis un
peu inquiet à cause de la grève dans les transports français mais j’y vais je verrai
sur place. Lentement la neige fond aujourd’hui j’étais à la bibliothèque de
Ville Mont-Royal. J’étais en lutte contre la stigmatisation en santé mentale,
je voulais faire savoir que le rétablissement est possible. J’ai quand même de
la difficulté à me situer dans toute cette mouvance du rétablissement. Ma
communication à Lille seras « Patient partenaire, une pratique éphémère
dans le réseau de la santé québécois? ». Je vais encore me rabattre sur
mon senti, aujourd’hui je suis fatigué, je le dis pas souvent mais l’âge fait
ses ravages… Demain je fais mes bagages… Je suis tout mêlé entre les mentors de
rétablissement, les pairs aidants et toutes les autres appellations du réseau
de la santé mentale, quand je parle d’argent aux directeurs on me prend pour un
bouffon, mais sans argent y’a pas de rétablissement. J’y met du mien j’y travaille
à mon rétablissement ça vaut quelque chose, mais parfois je crois qu’on
aimerais mieux me voir dans une chambre de soins psychiatrique. Aujourd’hui une
dame m’a dit que j’avais l’air bien, mais de quoi ça à l’air une personne qui
souffre de schizophrénie? Ce midi j’ai vu mon ami le marcheur qui parle seul,
il a maintenant une grosse barbe et porte des lunettes, il ne se retourne plus
à tous les trois pas, je crois qu’il va mieux. La nuit est tombée, c’est un
jeudi soir du printemps, y’a des mots que je sais pas utiliser quand je pense à
cette sœur perdue. Je continue, je continue malgré tous les malgré, je verrai
ce qu’il y a au bout… Je pense au Train à grande vitesse français, j’espère qu’il
y aura de la place la semaine prochaine. Je radote et j’en suis conscient,
demain c’est congé, samedi je serai un livre ouvert à Boisbriand, y’a un journaliste
qui veux me parler. J’ai lu un article où on mentionnait mon nom, parfois je
pense à la prison je me rétablis pour pas me retrouver là. Avec le temps ça
deviens de plus en plus difficile de dire ma folie. Parfois je réussis à vous
en écrire des bribes, y’a des moments où elle me laisse tranquille, on m’a
demandé si il y avait déjà eu des femmes dans ma vie, mais oui! J’étais pas un
cadeau avec ce désir de mourir pour en finir avec la souffrance. J’ai survécu
jusqu’ici je compte bien continuer loin des alcools. Je sais plus quoi vous
écrire et comment je vais illustrer ça, lentement j’y arrive… Je vous écris ma
vie comme un branle-bas de combat, mais oui je résiste remplis de paradoxes de
contradiction. Je sais pas vous, mais moi ça m’a longtemps gâché la vie. J’aurais
aimé être tout d’un bloc, sans doute mais semble que la vie c’est pas ça. Je
vous remercie d’avoir lu jusque-là!!! Au revoir!!!
Bernard
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