Bonsoir!
Bonjour! Je suis pas supposé vous écrire ce soir, ma paranoïa prend toute la
place… J’ai regardé le match de football des Alouettes, on a gagné… J’ai plein
de choses qui s’écrivent pas dans la tête… Je pense que je vais laisser tomber
ça cette histoire avec la danseuse aphasique. Je sais pas ce qu’elle me veux je
la soupçonne d’être itinérante. Viens de lui téléphoner pour lui dire que je
laisse tomber cette histoire là… Ça c’est moi toujours dans des histoires
impossibles. Je me fais vieux pour les aventures amoureuses… Deux jours encore
avant mon départ… Pense à la malédiction, aux poètes maudits… Pour être maudit
faut déjà avoir eu la foi. Je pense qu’à tous les jours je me rachète , en
faisant la vaisselle ce soir je croyais m’être fait voler une assiette, c’est
ça ma folie… Vous savez comment être utile, moi je crois que mon rétablissement
peut servir à d’autres. Je sais bien que plusieurs n’y arrivent pas qu’ils y
retournent toujours c’est pas de leurs faute c’est compliqué et comme disait un
ami je veux pas mourir, c’est de ça qu’il s’agit… Mon âme est douloureuse ce
soir… Y’a un parfum de frites… Je mange une barre de chocolat, remplis mon vide
existentiel avec de la bouffe… Je cherche comme toujours quoi vous écrire au
fond ça deviens monotone cette écriture. Je vais revenir au goulag occidental
qui est très tranquille cette nuit… Je vous raconte souvent la vie des tavernes
je suis probablement le seul québécois à pas avoir vu la pièce Broue. Dans mon
jeune temps y’avait un bar à la brasserie où je buvais de la draught. Je me
souviens de Guy le waiter qui faisait jouer dans le juke-box Les Divorcés https://www.youtube.com/watch?v=en1UmpRAREE Michel Delpech/ Jean-Michel Rivat… Parfois on
me barrait à la brasserie mais après un certain temps j’y revenais toujours. Je
me souviendrai toujours de ce gars qui savait que j’étais en chômage et qui
voulait me faire vendre des poupées et des gadgets en peluche, j’ai dis non… Je
partais le matin faire le tour des centres de main-d’œuvre comme ça s’appelait
dans le temps, je faisait celui de Terrebonne pour ensuite monter rue Jarry et
après descendre coin Saint-Martin et des Laurentides, j’ai jamais trouvé là une
job qui avait du bon sens. Je faisait ça à pieds où en autobus j’étais
malheureux… J’ai finis par devenir complètement fou ai changé ma run pour la
psychiatrie à Sainte-Thérèse et ensuite l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, une
visite semaine au plus profond de la schizophrénie. Je commence à m’endormir et
à me faire haïr, l’anarchie ça me plaisait bien mais on y est jamais arrivé, c’étais
des petits groupes confidentiels qui n’ont pas réussis à changer le monde on
pas fait advenir le grand soir, la révolution finissait à l’heure où le bar de
l’hôtel fermait… Ce que je vous écris pourrait s’intituler « Mémoire d’un
pauvre plouc » Je termine en vous remerciant d’avoir lu jusque-là!!!
Merci!!!
Bernard
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